Le fort de la Justice a été construit à partir de 1826 à proximité du centre-ville de Belfort. Il a été édifié sur des terrains vendus par la ville à l’endroit où se déroulaient auparavant les exécutions capitales, d’où le nom du site. Cette construction s’inscrivait dans un projet de fortification de la ville de Belfort mené sous la direction du lieutenant-général François-Nicolas-Benoit Haxo. 

Le fort a la forme d’un triangle allongé dont le plus grand côté suit la crête des rochers de la colline et constitue la face nordest. Les deux autres faces sont deux fronts bastionnés. Il possédait deux cavaliers d’artillerie pouvant mettre en oeuvre 20 canons. Grâce à une caserne voûtée, construite uniquement de calcaire, cette forteresse pouvait abriter plus de 300 hommes. La caserne était occupée dès 1831, puis subit les dommages du siège de 1870. Par la suite, le fort de la Justice a été le théâtre de combats meurtriers, en juin 1940, lors de l’avancée des troupes allemandes. Non protégé des bombardements, ce fort a été le secteur de Belfort qui compta le plus de morts : 37 tués et 38 blessés. 

Dans les années qui suivront, le fort servira de lieu d’accueil à des travailleurs étrangers. Puis sa vétusté et les coûts importants liés à une rénovation, conduiront à sa fermeture définitive dans les années 70. Néanmoins ses alentours sont très régulièrement fréquentés par les Belfortains qui empruntent les chemins de randonnées. Depuis 2020, l’association « Les Jardins du Fort de la Justice » porte un projet de jardins d’artistes sur ce site à nouveau ouvert à la visite.